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Nantes

Un festival interne dédié à la solidarité

Publié le 
Festival des solidarités

Notre coopérative œuvre depuis plusieurs années pour être la plus inclusive possible. Au cœur des réflexions et des actions mises en place, se trouve la volonté de donner sa chance à tout le monde pour tester et développer son activité. Nous réfléchissons également à la manière de créer de la solidarité en interne de notre entreprise partagée, pour faire face aux coups durs et aléas de la vie auxquels tout un·e chacun·e peut être confronté. L’actualité de ces sujets, qui concernent l’ensemble des entrepreneur·es a donné envie à notre commission solidarité, d’organiser un Festival des solidarités sur deux jours, entièrement monté par et pour des entrepreneur·es de notre coopérative. Rencontre avec Priscilla Leherle, l’une des coordinatrices de l’événement qui nous raconte comment ce festival inédit à vu le jour.

 

Ouvre Boîtes (OB) : peux-tu nous dire dans quel cadre tu coordonnes le Festival des solidarités de l’Ouvre-Boîtes ?

Priscilla Leherle (PL) : je coordonne ce festival en tant qu’entrepreneuse de l’Ouvre-Boîtes et membre de la commission solidarité (notre coopérative est organisée en plusieurs commissions composées d’entrepreneur·es et membres de l’équipe d’appui qui ont pour but de mettre en œuvre notre projet d’entreprise).

OB : quelle est la genèse de ce festival ?

PL : l’idée d’organiser un festival vient de discussions que nous avons eu au sein de la commission solidarité. On parlait de Fiches Solidarités que nous avons mises en place pour les entrepreneur·es de l’Ouvre-Boîtes. On s’est rendu compte qu’elles proposaient des aides et dispositifs sous-utilisés car peu connus ou parce qu’ils touchent à des sujets potentiellement tabous dont on ose pas parler par peur d’être stigmatisé·es. On trouvait dommage que des personnes ne puissent pas forcément se faire aider par peur de parler des difficultés et que, si on parlait de ces sujets tabous, on pourrait peut-être les faire sauter et créer de la solidarité. C’est comme ça que nous ait venue l’idée d’un festival des tabous, par la suite renommé Festival des solidarités car nous souhaitons parler de sujets tabous en lien avec la solidarité : le handicap visible ou invisible, les aléas de la vie (deuil, divorce, déménagement…), le genre, le fait de venir d’un autre quartier, d’une autre culture…

OB : comment s’est construit le festival ?

PL : quelques personnes de la commission solidarités souhaitaient s’impliquer et ensemble, nous avons envoyé un appel à manifestation pour les entrepreneur·euses qui souhaitaient proposer des choses. On s’est organisé petit à petit avec les outils numériques de l’Ouvre-Boîtes et on a organisé plusieurs réunions au fil desquelles les objectifs et thématiques se sont affinés. Nous avons choisi de le mettre en place sur les trois territoires où la coopérative est présente (Nantes, Saint-Nazaire et La Roche-sur-Yon) car nous voulons que cet événement soit le plus inclusif possible. Cela passe par l’inclusion des territoires pour faire culture commune. Nous mettons aussi l’accent sur l’accessibilité et le handicap (traduction en langue des signes, accompagnement des personnes jusqu’aux salles des ateliers etc.) qui est un sujet très présent sur ce festival.

OB : qu’est-ce que vous attendez de cette première édition ?

PL : on ne sait pas encore s’il y aura d’autres éditions mais pour ma part, je serais heureuse si on arrive à parler ouvertement de sujets dont on a pas l’habitude de parler, si on arrive à en parler avec d’autres personnes, si on arrive à ouvrir les discussions autour des différents thèmes que l’on aborde : handicap, genre et entrepreneuriat, coups durs de la vie (deuil, argent, situations difficiles…), ouverture sociale et culturelle. C’est un premier pas vers plus de solidarité. Les intervenant·es qui sont bénévoles ont mis beaucoup de cœur pour préparer ces ateliers. Les diverses thématiques n’ont pas été choisies par hasard : elles sont très actuelles dans les réflexions de la coopérative. La question du handicap arrive alors que l’on souhaite mettre en place une coopérative plus inclusive et que l’on vient de nommer un référent handicap. On a souhaité parler de règles et de congé menstruel car nous sommes une proportion importante de femmes à l’Ouvre-Boîtes ou parler d’ouverture sociale et culturelle pour questionner notre diversité…avant de prendre des décisions collectives dans notre entreprise partagée, c’est important de parler de ces sujets-là, de faire culture commune. L’idée derrière est aussi de mieux nous connaître pour mieux nous faire confiance, pour mieux coopérer.