Le voyage inspirant : une journée pour « Se connaître, s’inspirer, mieux coopérer »

« Aujourd’hui, nous venons autant pour apprendre que pour donner ». L’entrée en matière de ce premier « voyage inspirant » organisé par la Commission vie coopérative de l’Ouvre-Boîtes donne le cap. Une journée ouverte à tou.tes pour se connaître, réfléchir collectivement, échanger et surtout s’inspirer pour mieux coopérer.

Une dizaine d’entrepreneur.es ont répondu présent.e et le programme fait envie : visites de plusieurs coopératives du territoire pour découvrir et partager sur nos manières respectives d’animer notre vie coopérative.

Pour débuter ce voyage, direction Saint-Père en Retz, au siège de Macoretz,  célèbre coopérative qui accompagne des projets de rénovations ou création d’habitat en Loire-Atlantique.

Macoretz : une coopérative emblématique et inspirée

Créée il y a 36 ans par quatre copains (un ébéniste, un menuisier, un maçon et un charpentier) dans l’idée de « vivre et travailler au pays », cette coopérative a fait le choix de réduire son rayon d’intervention à une heure du siège maximum. Cette décision éminemment politique permet de limiter l’emprunte carbone de l’entreprise et de réduire les temps de trajet quotidien des salariés.

Forte aujourd’hui de 220 salariés dont 120 sociétaires, Macoretz cultive depuis longtemps une riche vie coopérative, sur un modèle différent de celui de l’Ouvre-Boîtes. Pourtant, ce sont souvent les mêmes questions qui reviennent : comment sensibiliser l’ensemble des salariés au sociétariat, faire participer et mobiliser le plus grand nombre, valoriser le temps dédié à la coopérative ou encore : jusqu’où grandir et comment. Pour fédérer, une grande nef lumineuse  trône au centre de leurs locaux. Pensée comme LE lieu de la démocratie, elle permet de régulièrement rassembler les sociétaires et membres de l’entreprise et d’y organiser les Assemblées générales comme les moments plus festifs.

Comme l’Ouvre-Boîtes il y a peu, Macoretz est en train de ré-écrire son projet d’entreprise en réalisant un gros travail collectif . De nombreux temps forts ont permis de redéfinir les missions, valeurs et lignes de vie de l’entreprise mais aussi de renforcer les liens entre les salariés qui ont appris à mieux se connaître tout au long du projet.

Avoir avoir visité leurs locaux et entrepôts, nous repartons avec quelques étoiles dans les yeux après et des échanges qui risquent d’infuser nos réflexions futures.

Rencontre avec Titi Floris

Direction La Fraterne à Couëron où nous sommes attendu.es pour y déjeuner avec plusieurs membres de Titi Floris, première coopérative de transport de personnes dans le Grand Ouest. Ils nous présentent la coopérative et nous échangeons autour des défis actuels. Notre petit groupe est séduit par leur fonctionnement hybride pour les réunions : les sociétaires se rassemblent régionalement et une visioconférence est organisée entre toutes les antennes. Une manière de rassembler des équipes implantées à différents endroits sur le territoire.

Delta Meca : première scop d’amorçage en France

Une fois les cafés terminés, nous poursuivons quelques pas plus loin chez Delta Meca, coopérative plus récente qui réalise des pièces mécaniques unitaires, petites ou moyennes séries en s’adaptant aux besoins, aux types de demandes et de matériaux. Fondée en 2008, c’est en 2015 que l’entreprise se transforme en coopérative (scop). Christian Caillé et Mireille Bréhéret, ses deux fondateurs voyant leur retraite arriver, souhaitent transmettre l’entreprise aux personnes qui la connaissent le mieux : les salariés. Pour ce faire, ils sont les 1ers en France à choisir un mode de transmission novateur : la scop d’amorçage. Ce statut, créé par la loi ESS de 2014, permet aux salariés de reprendre une entreprise et d’en détenir la majorité des voix à la constitution, tout en étant minoritaires au capital. Ils ont ensuite 7 ans pour détenir une majorité du capital.

En 2015, 31 salariés sur 33 sont décident de se lancer dans l’aventure qui aboutit, en 2020, à la transmission effective de la coopérative à l’ensemble des salariés. Les deux nouveaux co-directeurs ont été choisis par les salariés et ont pu bénéficier d’une passation en douceur et sur le temps long pour les questions opérationnelles. Pour la gouvernance, la gestion de la coopérative et surtout l’acculturation, Delta Meca se fait accompagner par l’URSCOP. Actuellement en pleine réflexion sur l’amélioration de la gouvernance, les deux co-gérants étaient curieux de connaître notre fonctionnement. Cela nous a permis de présenter l’Ouvre-Boîtes et qui sait, d’inspirer à notre tour ?

Nous avons terminé par une visite des entrepôts de Delta Meca et un temps d’échange entre nous pour faire le point sur ce que nous avions appris et ressentis au cours de la journée. Nous étions tou.tes convaincu.es de l’intérêt de poursuivre le voyage, qui a permis de mieux nous connaître et nous a donné de nombreuses idées à ramener à notre CAE…Alors, quand-est-ce que l’on recommence ?